Climat
L'atténuation et l'adaptation aux changements climatiques sont les deux leviers de l'action climatique : pour atteindre la neutralité carbone par la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le stockage du carbone, et pour réduire la vulnérabilité des territoires et favoriser leur résilience.
Pour avoir la meilleure connaissance possible des changements et de leurs impacts, l’information géographique permet de relever les défis sur de nombreux sujets : développement des énergies renouvelables, réduction des émissions de gaz à effet de serre, adaptation aux impacts du réchauffement climatique et résilience, accélération de la transition énergétique et écologique de la France…
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Surveiller le changement climatique
Depuis 1985, l’IGN calcule le repère international de référence terrestre (ITRF) au profit de toute la communauté scientifique. Ce repère permet de déterminer la montée du niveau de la mer, les mouvements des plaques, les déplacements provoqués par les séismes, la fonte des calottes polaires ou l’élévation des sols.
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Visualiser les modèles climatiques pour étudier les impacts
Les villes sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques en raison de la concentration de la population, des biens et des infrastructures. La visualisation des ilots de chaleur, des données de température ou de vent avec des données contextuelles urbaines (morphologie, végétation, bâtiments) est une brique de services climatiques urbains mis en œuvre par le projet européen URCLIM, en lien avec des urbanistes et des acteurs concernés.
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Fournir des données de référence sur la forêt
Les forêts et la gestion forestière font l’objet d’une attention croissante de la part des acteurs des territoires qui souhaitent limiter leurs impacts sur l’effet de serre. Les forêts, en stockant le carbone atmosphérique sous forme organique, permettent d’atténuer l’effet de serre. Les données de référence sur les forêts accompagnent les décideurs publics et privés des territoires.
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Prévenir les risques d'incendie
Les incendies de forêt font des dégâts importants sur les plans humain, matériel, économique et écologique. Créée en 1992 à la demande du ministère de l’Agriculture, la base de données sur les incendies de forêt en France (BDIFF) fournit une photographie statistique annuelle des feux de forêts. Suivi de leur évolution, détection des impacts du changement climatique, analyse de l’efficacité des modes d’intervention, les données récoltées participent à la mise en place de la politique de prévention des risques d'incendie.
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Témoignage
Sous-titre
Jean Jouzel Climatologue, vice-président du groupe scientifique du Giec
"La recherche sur le climat a énormément progressé sur les dix dernières années. Depuis le quatrième
rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) de 2007, nous avons
accumulé un grand nombre de données sur l’atmosphère, l’océan, les glaces. La géodésie spatiale a, par ailleurs, connu des progrès conséquents, notamment en ce qui concerne la mesure de l’élévation du niveau de la mer. Nous pouvons estimer que celle-ci atteindra 30 à 40 cm d’ici la fin du siècle, voire le double si rien n’était fait pour lutter contre le réchauffement climatique. Les mesures par satellite ont permis de mieux comprendre la contribution des calottes glaciaires à cette élévation. Il y a eu aussi d’énormes avancées en matière de modélisation, qui ont permis d’établir un lien direct entre l’effet de serre et le réchauffement, de mieux comprendre le cycle du carbone, ou encore le phénomène d’acidification des océans.
Où que l’on se trouve sur la planète, on commence à percevoir l’impact du réchauffement climatique, à travers
la fonte des glaciers, la montée du niveau de la mer, l’augmentation des incendies de forêt et des événements
météorologiques extrêmes… autant d’effets que l’on attribue, au moins en partie, aux activités humaines.
C’est un constat très important du cinquième rapport du Giec. Depuis les années 1950, le réchauffement global
sur l’ensemble du globe s’élève à 2/3 de degré. Sur cette période, les causes naturelles, liées à la variabilité de l’activité solaire ou volcanique, n’en expliquent pas plus d’un dixième de degré. Le reste, on est en quasiment sûr désormais, est d’origine anthropique et directement lié à l’augmentation de l’effet de serre, contrecarrée en partie par la présence d’aérosols. L’IGN est au coeur de toutes ces problématiques, à travers le suivi de la forêt, dont l’action sur le cycle du carbone est essentielle, grâce aussi à l’exploitation des mesures GPS afin de sonder le contenu de vapeur d’eau dans les basses couches de l’atmosphère, ce qui contribue à une meilleure compréhension du cycle hydrologique et des différents phénomènes de rétroaction, et grâce enfin à la géodésie spatiale, notamment pour lever les nombreuses incertitudes qui subsistent encore concernant les effets de l’élévation du niveau de la mer à l’échelle régionale. Autant de domaines de recherche de pointe, à découvrir à la lecture de ce numéro."